« L’ÉPHÉMÈRE DANS L’ŒUVRE DE MAURICE ROLLINAT »
(Conférence de Catherine Réault-Crosnier lue à cinq voix avec des poèmes mis en musique par Michel Caçao, à la médiathèque de Châteauroux le 12 mars 2022, dans le cadre du Printemps des Poètes.)
Tout d’abord, réfléchissons au thème de l’éphémère : toute chose arrivée, passe et s’efface, caractérisant bien ce thème d’actualité en notre monde si souvent virtuel où d’un simple clic, tout disparaît.
Les saisons se suivent et ne sont jamais les mêmes. Même si elles s’effacent, elles peuvent laisser trace d’oxymore (tout et son contraire). À la pluie, succède l’arc-en-ciel, à l’orage le calme, à l’ouragan le silence. De même nous, simples humains, parcelles de vie dans l’immensité, nous vivons dans l’instant. Nous nous projetons dans l’avenir de manière utopique puisqu’il reste imprévisible. En effet, il n’est pas une épreuve de mathématiques. Il ne se caractérise jamais par l’exactitude. Combien de fois dans nos vies, avons-nous été surpris par l’inconnu, effaçant nos prévisions telles les pluies diluviennes arrachant tout sur leur passage, ou des ouragans à la force incroyable ?
Les actualités du XXIème siècle reflètent bien l’éphémère. Alors envers et contre tout, ne construisons pas sur le sable et gardons le cap de l’essentiel : se suffire de peu, vivre sans vouloir toujours plus de biens matériels, de pouvoir, d’argent, de puissance qui peuvent si vite devenir poussière.
À la joie, succède la peine, aux paroles, le mutisme car tout passe et s’efface… Ne soyons pas défaitistes ! L’essentiel peut rester contre toute prévision. Surtout ne cherchons pas à imposer. Par exemple, une parole de réconfort, un geste d’amitié vont certainement s’effacer mais resteront traces d’essentiel alors ne nous fions pas aux apparences et vivons tout simplement.
Entrons maintenant dans le vif du sujet, l’éphémère à travers les livres de Maurice Rollinat. Poète et musicien du fantastique, il a abordé ce thème de nombreuses manières.
Dans son premier livre publié, Dans les Brandes, nous partons sur les pas de cet écrivain qui met à l’honneur, la nature de mille et une manières.
Son poème La Lune, en témoigne car ce créateur nous emporte de manière dynamique près de ce phare de la nuit, la lune restant point de repère dans le vaste univers. Avec lui, nous la découvrons à la fois lointaine, cachée et aussi bien présente, proche de nous et puis floue, lumineuse et vibrante, éclairant momentanément par ses « regards », les zones d’ombre. Il la décrit avec humanité, dotée de mystères et de sentiments. Il la compare aussi par ses rayons à des « femmes en pleurs » et l’associe en final à une sorte de prière avec le mot « mystiques ». Ainsi par la magie de Maurice Rollinat, il lui donne vie et la nomme « Reine de l’obscurité », mots qu’il place en final.
LA LUNE La lune a de lointains regards Leurs girouettes ; Mais sa lueur fait des plongeons Pleins de chouettes ! Elle fait miroiter les socs Infranchissables ; Et ses chatoiements délicats Parmi les sables ! Avec ses lumineux frissons Et les clairières ! Son rayon blême et vaporeux Des fondrières. Elle promène son falot Des vents funèbres ; Elle éclaire aussi les taillis Dans les ténèbres. |
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Elle argente sur les talus Si fantastiques, Qu’à ses rayons ensorceleurs, Leurs fronts mystiques. En doux reflets elle se fond De vertes plaques ; Sur la côte elle donne aux buis Et dans les flaques ! Et, comme sur les vieux manoirs, Où dort la caille, Elle s’éparpille ou s’épand, Dans la rocaille ! Oh ! quand, tout baigné de sueur, Mon âme brune ; Si donc, la nuit, comme un hibou, O bonne Lune ! Car, l’été, sur l’herbe, tu rends Des vieux bohèmes ; Et c’est encore ta clarté, Dans mes poèmes ! (Dans les Brandes, pages 17 à 21) |
Dans son livre Les Névroses, Maurice Rollinat aborde de très nombreux thèmes dont le fantastique, le morbide, les poèmes animaliers et champêtres, la nature…
L’éphémère est présent de multiples manières comme dans ces deux poèmes écrits pour sa femme, Marie Sérullaz même si quelques années plus tard, en 1882, ils se sépareront. (Régis Miannay, Maurice Rollinat, poète et musicien du fantastique, page 248)
Dans le premier, un acrostiche, les nom et prénom de sa femme sont inscrits à la verticale, chaque première lettre les révélant peu à peu.
LES ÉTOILES BLEUES Au creux de mon abîme où se perd toute sonde, Ils sont trop singuliers pour être de ce monde, Rien ne vaut pour mon cœur ces yeux pleins de tendresse Les yeux qui sont pour moi l’étoile au fond d’un
puits, (Les Névroses, page 32) |
Maurice Rollinat a écrit de nombreux poèmes sur les yeux dont celui-ci placé en face du précédant dans Les Névroses.
LES YEUX BLEUS
Tes yeux bleus comme deux bluets
Me suivaient dans l’herbe fanée
Et près du lac aux joncs fluets
Où la brise désordonnée
Venait danser des menuets.
Chère Ange, tu diminuais
Les ombres de ma destinée,
Lorsque vers moi tu remuais
Tes yeux bleus.
Mes spleens, tu les atténuais,
Et ma vie était moins damnée
A cette époque fortunée
Où dans l’âme, à frissons muets,
Tendrement tu m’insinuais
Tes yeux bleus !
(Les Névroses, page 33)
Les yeux sont encore présents près des papillons. L’éphémère est là, se remarquant à peine mais n’est-ce pas le lot des choses fugaces ? Le poème qui suit, est composé de dix huitains, dédié à Luigi Loir (1845 – 1916), autrichien, peintre et illustrateur venu à Paris où il est mort. Ici, les papillons, hôtes de passage, restent en nos mémoires, par leur légèreté et leur élégance, malgré leur passage fugace, leur fragilité et leur vie courte.
LES PAPILLONS A Luigi Loir. Ils sortent radieux et doux Par eux, les buveurs de parfums, Rouges, gris, noirs, jaunes et blancs, Ils sont portés par le vent lourd |
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Sur les fougères des grands prés Les papillons perdent un peu Sur la côte où le lézard vert |
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La pâquerette ou le bluet Le Paon-de-jour sur le zéphyr Soudain le Sphinx-tête-de-Mort (Les Névroses, pages 186 à 189) |
Nous pouvons aussi citer un poème inclus dans le chapitre « Les Refuges » qui reflète combien l’éphémère de toute chose peut apparaître soudainement et changer le cours de nos vies dans des moments forts de l’existence. Maurice Rollinat prend l’exemple de l’infiniment petit à travers la mort de la reine des fourmis dont la vie peut basculer comme nous et entraîner la mort de ceux qui l’entourent, bouleversant l’ordre établi, déséquilibrant alors la vie de toute la colonie. Là encore, le poète nous montre combien nous pouvons nous transformer très vite ; quelqu’un de puissant peut disparaître en quelques instants, entraînant l’affolement des survivants.
L’ENTERREMENT D’UNE FOURMI Au bon La Fontaine. Les Fourmis sont en grand émoi : Le vent cingle sur le sol froid Un tout petit je ne sais quoi (Les Névroses, page 234) |
Après son succès parisien et la reconnaissance de son talent, Maurice Rollinat ne supportant plus les dénigrements de ses détracteurs, fait incontournable de la notoriété, quitte Paris et déploie sa veine macabre dans son livre le plus sombre, L’Abîme (1886). N’oublions pas que toute gloire peut devenir éphémère au fil des jours, des siècles ou des millénaires.
L’IMPERDABLE Égarer ton hideux toi-même, Pas d’abnégation suprême La Mort ? mais si ton âme blême Tu pourrais retomber quand même (L’Abîme, pages 86 et 87) |
Dans les livres qu’il écrira ensuite, l’omniprésence de sa veine morbide s’estompera et nous apprécierons de nombreuses autres facettes de son talent.
Dans le livre La Nature (1892), nous nous imprégnons de la beauté de l’instant grâce à Maurice Rollinat qui nous transmet la délicatesse de l’éphémère, nous montre que tout passe, s’efface et plus tard, contre toute apparence, renaît.
FLORAISON JAUNE A peine le printemps a feuillé les campagnes Ici, dans ce pays déjà mystérieux Par les plaines surtout, comme au flanc des coteaux, Certains coins ont des jauneurs telles Qu’on dirait foisonnant d’énormes immortelles Des cimetières d’autrefois (La Nature, pages 254 et 255) |
Maurice Rollinat a fait publier Le Livre de la Nature (1893) pour les enfants des écoles, sur les conseils de George Sand. Il lui laisse en premier la parole, en utilisant une de ses lettres comme préface, où elle lui donne de judicieux conseils. Ils contiennent la trace d’éphémère par la marque du temps car Maurice Rollinat a écouté son avis sans omettre de l’imprégner de sa vision personnelle. Donc pour lui comme pour nous tous, tout semble durer telle l’inspiration chez le poète et tout part, s’éparpille au vent comme les feuilles s’envolent. Voici le début de cette préface :
Eh bien, mon enfant, voici ce que je ferais si j’étais poète : excepté les Fables de La Fontaine, il n’y a pas de pièces de vers pour les enfants. Il est très bon, dès qu’ils savent parler, d’exercer leur mémoire, d’assurer leur prononciation, de les habituer aux idées et aux paroles qui ne sont pas de leur vocabulaire familier, de leur apprendre que la poésie existe et que c’est une expression au-dessus de l’expression habituelle. Tout le monde le sent plus ou moins, mais tout le monde le fait, tout le monde, ne fût-ce que pour l’amusement d’entendre des petites voix parler la langue des dieux, fait apprendre des vers aux enfants. Mais en dehors des Fables de La Fontaine, quels vers leur donne-t-on ? La Henriade, Florian, le Récit de Théramène, quelques poésies de Mme Desbordes-Valmore ; ce sont les meilleures, mais incorrectes toujours et souvent maniérées. La fausse naïveté est aussi dans le grand Maître d’aujourd’hui. Bien peu de ses strophes sont d’une bonne école pour le premier âge. Il n’y a vraiment rien. Tout le siècle dernier est licencieux, ou plat. Le nôtre est faux et forcé. Je cherche partout des vers à faire apprendre à mes petites-filles. Il n’y en a pas. Je suis forcée de leur en faire, et ils sont très mauvais. Toutefois ils leur sont utiles parce que les enfants sont frappés de ce qu’on leur apprend en rythme et en rime, beaucoup plus que de ce qu’on leur dit en prose. (pages 5 et 6) |
Dans Les Apparitions (1896), Maurice Rollinat se centre sur l’éphémère, les impressions fugaces, les petites gens dont on ne parle pas même si de temps à autre, émerge un poème mortuaire. Il revient dans une certaine réalité en lien avec la nature incluant végétation, animaux et même douceur de l’astre du rêve dans le ciel, qu’il humanise délicatement, lui donnant un regard. Par exemple, avec la lune, nous pourrions dire : tout passe, tout s’efface ou peut revenir.
LUNE DE SONGE D’abord indécise et couverte, Des airs, du sol, pas un atome Elle-même, la nue éteinte, Et dans l’immensité nocturne, |
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Les murs blancs, la jaune chaumière Et rocs, troncs d’arbres à la ronde, Les bœufs pâturant au travers Gazé de vague et de secret, (Les Apparitions, pages 158 à 160) |
Dans Paysages et Paysans (1899), nous apprécions la facette du poète proche des petites gens de la campagne qu’il met en valeur avec art.
Il peut manier l’humour grinçant d’une manière très directe, laissant la parole à deux hommes au bistrot, imaginant un futur improbable laissant place à l’éphémère pensée :
DEUX BONS VIEUX COQS Le cabaret qui n’est pas neuf (Paysages et paysans, page 185) |
Dans ce même livre, juste à côté, Maurice Rollinat place un sonnet s’opposant au texte précédent et un autre portant trace de beauté. En ce monde sans cesse en transformation, admirons combien Maurice Rollinat met en valeur les images à travers des oxymores, lumière et brume, clarté dans le noir, immensité du ciel et bête minuscule tel l’insecte volant, presque inaperçu, la mouche près d’un autre flamboyant, le martin-pêcheur sans omettre d’ajouter une note mystique par le mot « bénit ». Ici, le poète ancre dans l’instant, l’éphémère des journées fixées sur le papier.
UN JOUR D’HIVER Arqué haut sur les monts et d’un bleu sans nuages Il semble qu’ici, là, la mouche revoltige, Le ravin clair bénit l’horizon rallumé ; Et, dans l’espace, au loin, partout, les yeux surpris (Paysages et paysans, page 186) |
Dans son livre En Errant, Proses d’un promeneur solitaire, écrit de son vivant et paru une semaine après sa mort (1903), Maurice Rollinat nous montre son talent de conteur à travers des histoires dont les titres laissent trace de fugacité dont « Pêcheurs de Truites » (page 3), « Sentiments de la Nature » (page 73), « Le Manoir tragique » (page 89). Les titres à eux seuls montrent combien la nature restait présente en son œuvre à côté du sombre et de la lumière, ces oxymores deviennent simples images de passage.
N’oublions pas que Maurice Rollinat était un peintre avec les mots. Il fixait ainsi l’éphémère à travers les flous des vapeurs et sa pensée vagabonde. Tout disparaissait mais revenait tels les frémissements presque imperceptibles de la nature car tout reste trace même au travers de l’absence comme dans ce passage de « Prairies enchantées » :
« En même temps qu’une signification de beauté grave et imposante, de solennelle singularité, traduites par leur teinte, leur attitude, et si j’ose dire, par leur physionomie, il montait de tous ces arbres une exhalation de languissante pensée, d’anxieuse attente, de songe morose et léthargique. Il vint un instant où le vent s’éveilla qui fit cesser l’inerte sommeil des herbes et des fleurs, lesquelles, d’abord, parcourues de frissons épars, de tremblaisons errantes, pareils à de vagues frémissements de la vie, se mirent à se balancer, à se ployer, à s’agiter élastiques, à onduler comme la rivière. La vision délicieuse d’innombrables papillons de toutes les couleurs, voltigeant emmêlés au ras d’une vaste étendue gazonnée, m’était réalisée par les souples bercements de cette grande nappe omnicolore. Eux aussi, les arbres frémirent, eurent des mimiques de réveil, gesticulèrent, s’émurent ! Puis, les brises s’animant au large des airs, ils commencèrent en bizarres soupirs, en plaintes équivoques, en mugissements incertains, tant ils étaient vagues, la houleuse mélopée des feuilles, mais si profonde, expressive et mystérieuse, si clameuse d’angoisse, si chantante de tristesse, qu’assurément ! pour moi, l’écouteur familier de toutes les voix des solitudes, ces musiques d’arbres, en cet endroit fantastique, étaient du plus saisissant nouveau, du plus étrange inentendu. Ce ne fut d’ailleurs qu’une courte halte dans le silence et l’immobilité des choses qui reprirent, toutes en même temps, leur stupeur et leur taciturnité. Mais ce qui plus encore me cloua de surprise, me confondit d’admiration jusqu’à l’extase ensorcelée, ce fut, sur tous les points de ces prairies, particulièrement au milieu, un prodigieux amoncellement de genêts épanouis miraculeux dans le fleurissement de leur jaune. » (En Errant, pages 173 et 174) |
Dans son livre en prose, Ruminations, Maurice Rollinat, nous entraîne sur le chemin de ses pensées philosophiques, glanées durant toute sa vie. Là encore, il s’imprègne de la disparition des choses comme des êtres en lien par son inspiration et ses pensées écrites au fil des ans.
« Choses éternelles et périssables, tout solennellement célèbre, invoque et révère la mort ! Les regards des bêtes, si imploreusement résignés, quand elles la sentent venir ; nos frissons, nos peurs mêmes, en pensant à son heure ; nos aspirations de souffrance, nos recours de désespoir à son inconnu… lui sont une prière, un hommage, une bénédiction de la vie. __________ L’hiver, par ces noires journées orageuses à pluies et bourrasques installées, est-il un tourmenté du regret qui ne mêle pas son deuil à celui du ciel et de l’espace ? qui, en entendant le vent gémir, n’écoute pas la plainte de sa pensée ; en voyant pleurer ses carreaux, ne regarde pas pleurer son cœur ? » (Ruminations, page 78) |
En conclusion, dans ses livres, Maurice Rollinat nous emporte toujours près de sa force créative, immense sur les mille-et-un chemins de sa pensée, de ses idées liées à toute vie imprévisible. Ses créations portent trace d’éphémère, rejoignant le thème du Printemps des Poètes 2022. Maurice Rollinat nous montre ces états de passage, où l’improbable rejoint l’impossible. Alors par l’écrit, le rêve s’approche d’une certaine réalité comme dans cet extrait de Ruminations :
« Quel rêve pour le poète de s’élever indéfiniment dans les airs, comme l’aigle aux yeux de braise, emporté, bercé, suspendu fixement par son vol sublime, buvant, à pleins regards tranquilles, le flamboyant soleil ! Ah ! s’il pouvait donc cheminer dans le vide, s’y étendre, y ramer, y nager avec des ailes, dans la lumière et l’ombre, la tempête et le vent ! échanger de flottantes extases avec les nuages ; glisseusement, comme eux, errer par le ciel orageux ou léthargique, y devenir le capricieux frôleur des astres, aspirant toutes vierges les haleines du zénith, y dilater la respiration de son corps et surtout de son âme qui, déployant au sein des vastitudes sans bornes les prodigieux tourments de son inquiétude, les adoucirait, les apaiserait par là même ! avec ses plongements au toujours neuf illimité des profondeurs de l’air, trouverait un bain d’immensité au vagabondage de ses songes, finirait presque par illusionner sa postulation d’ubiquité qui n’est que son goût avide, son désir fou de l’infini ! » (Ruminations, pages 80 et 81) |
Mars 2022
Catherine RÉAULT-CROSNIER
NB : Pour avoir plus d’informations sur Maurice Rollinat et l’Association des Amis de Maurice Rollinat, vous pouvez consulter le site Internet qui leur est consacré.
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