Après Terre d’harmonie, François Lacore nous propose de retrouver le Berry de George Sand dans son livre Les Veillées du Château des Alouettes. Il partage aussi avec le lecteur ses souvenirs personnels dont ceux de la vieille maison de Pouligny-Saint-Martin. Le passé s’anime près du présent tourné vers un ailleurs. Nous partons dans l’ambiance des veillées au coin du feu ; le temps s’écoule lentement comme dans Le Grand Meaulnes d’Alain-Fournier. L’auteur ranime des gestes ancestraux, la délicatesse des non-dits suggérés, des paysages juste esquissés, un monde disparu et pourtant encore présent dans les esprits. Après la guerre de 1940 toujours gravée dans les mémoires, les gens continuent de se parler dans les campagnes. Le conteur trouve les mots justes pour nous les présenter de manière dynamique comme s’ils étaient toujours là.

Dans le chapitre « Veillée des premiers temps connus », la vie défile de l’enfance à la vieillesse. Ailleurs, nous partons dans les fermes, près du « seau de grain » ou du « canard de Barbarie » et toujours avec une ivresse de liberté. Nous sommes unis à la nature, au monde tout petit des insectes telle la libellule ou immense comme le ciel au bruit parfois fracassant dans l’orage. À côté, l’enfance est suggérée à travers les rires et les jeux. Le narrateur n’oublie pas de présenter les lumières dont celle du soleil, le soir, créant des instants féériques. L’eau indispensable à la vie, aux travaux des champs, garde une place primordiale en Berry, par ses rivières, ses flaques ; « L’eau chantait » écrit l’auteur. Les souvenirs affleurent, ornés de poèmes, « cailloux » semés sans oublier le sens de l’accueil. Tout se métamorphose sous l’empreinte « modeste et magnifiée des souvenirs » transmis par le poète et écrivain, François Lacore.