Un poète de cœur, Marcel Courault Membre d’Art et Poésie de Touraine |
Marcel Courault est né en 1927. C’est à cause de la guerre qu’il ne continue pas à aller à l’école après le certificat d’études en 1939, malgré de bons résultats et la soif d’apprendre. Il a douze ans et doit travailler à la ferme. Il prend des cours par correspondance pendant les mois d’hiver. En 1952, il se marie avec Ginette qu’il a connue à l’école. Ils ont deux enfants, un petit-fils, deux arrière-petits-enfants qui font leur joie. Cultivateur en Maine-et-Loire depuis 1954, il entre à l’INRA à sa création en Touraine en 1966. Il y travaille jusqu’à sa retraite et participe aux recherches sur la brucellose qui infeste le cheptel français dans les années 1970.
Marcel Courault s’investit dans de nombreuses associations : Musée des objets et outils d’hier de Rouziers, Club nature de l’INRA, Club de géologie, Association de défense du massif forestier « Le pic noir » de Nouzilly, Les Orchidées de Nouzilly, Société botanique de Sainte-Maure… Il entre en 1975, à l’École de la Loire et à Art et Poésie de Touraine (du temps de Pierre Promeyrat). À partir de 1982, il habite Tours et participe aux réunions d’Art et Poésie de Touraine. Il a été de plus un fidèle de longue date, de la revue Verticales et du cercle Robert Jolly de prosodie classique. Il a écrit plusieurs centaines de poèmes.
En 2001, il publie un recueil Mon cœur est un poète. Actuellement, il participe activement à des animations poétiques dans la maison médicalisée où sa femme est soignée. Des enfants du primaire rendent visite aux résidents et partagent des moments poétiques. Marcel lit des poèmes. Il dit : « Maintenant tout le monde me connaît et on m’appelle Marcel ».
Ses vers sont ciselés avec art. Il utilise des formes variées : le sonnet, le rondel, les roldines, les marcelines (en hommage à Jacqueline Legrand)… Il a reçu de nombreux prix bien mérités : premier prix à Bayonne (1991), grand prix de la Caisse d’Épargne d’Orléans (1997), premier prix du sonnet à La Roche-sur-Yon (1998), le grand prix des Sables d’Olonne (1998), le diplôme du lecteur le plus assidu au Mur de poésie de Tours (2006).
Ses écrits reflètent une grande sensibilité, son admiration et son respect de la nature qu’il défend, sa proximité avec les petites gens, les malheureux qu’il met à l’honneur. Poète dans l’âme, il dit : « J’ai toujours aimé écrire ».
Ses poèmes témoignent de son humanisme et de son amitié indéfectible pour ses amis comme le dit un autre poète : « derrière ce véritable petit trésor de chants d’amour à la terre et à la vie qui s’y déroule, celui qui sait voir ou entendre découvrira, venu du fond du cœur de ce poète, un authentique hymne à l’espérance, vertu dont il ne s’est jamais départi, même dans les pires moments de son existence. » (Catherine Bankhead, extraits de l’avant-propos de Mon cœur est un poète)
27 avril 2014
Catherine Réault-Crosnier
(d’après une interview du poète, le 12 avril 2014)
HOMMAGE AUX FEMMES SEULES
Quand l’homme est disparu, je sais plus d’une femme
Vivant dans la douleur des jours anéantis.
J’ai tant d’amis déjà, là-bas trop tôt partis
Dont l’épouse aujourd’hui pleure ce sort infâme.Veuves de nos soldats, des pompiers sous la flamme
Ou des marins bretons dans les flots engloutis,
Plus que d’autres souffrez des devoirs consentis
Par ces maris perdus que votre enfant réclame.Ces drames de la vie outragent la raison,
Il vous faut pourtant, seule en la triste maison,
Combattre le chagrin pour survivre quand même.De vos trop courts bonheurs, gardez le souvenir,
Dans votre dignité, mesdames, je vous aime,
D’exemple servirez pour les deuils à venir.Marcel Courault
Sonnet inédit, écrit pour Jacqueline Delpy après la mort de son mari.
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