Prologue du livre

 

« UNE VACHE SUR LE TOIT

Et autres contes »

d’Hélène BOURLIEUX

 

Éditions Dugué, Vienne (Autriche), 2009, 199 pages

 

 

Comme l’indique le titre, vous trouverez ici, « Une vache sur le toit », c’est-à-dire des histoires où l’imagination est débordante, où « la vache se met à courir sur les toits ». Ainsi la vie est une course où une femme peut se sentir « abandonnée ou ignorée ». Alors seul le rêve peut lui permettre de recréer l’univers, d’échanger ses souvenirs avec un être impalpable pour le commun des mortels.

Ici se côtoient de drôles de personnages, une vache sur le toit mais aussi un vieux courbé et solitaire, des amoureux, des familles, des chats, des chiens et même une oie. Pourtant cet ensemble hétéroclite présente une unité sous la plume de l’auteur.

Hélène Bourlieux vous emmène au gré de sa fantaisie, sur ses chemins étranges emplis de sensations et d’émotions, d’imprévus et de science fiction (avec « La ville sans police » par exemple) et de mort paisible.

Côté autobiographique, il y a des évidences comme lorsqu’elle parle des deux langues utilisées, le français et l’allemand, lorsqu’elle nomme ses chats, Kavalier, Charlie, Câline. Tout se mêle si bien qu’il devient impossible de distinguer le fruit de l’imagination du réel, les pensées du rêve.

Mais côté rencontres, il y a beaucoup d’imprévus. Hélène souhaite que les regards se croisent au fil des contes, morceaux de son inconscient retransformés et traduits pour le lecteur en passages de vie. Les rencontres sont bien sûr, celles de l’amour, de la sexualité, de l’homme dans son unité et sa diversité : « Seuls les bras et le sourire de l’homme restent les mêmes. »

Les animaux ont aussi leur place comme les chats ou les chiens, « ces yeux qui remplacent un cœur, une âme ».

« Le cahier » permet d’aborder intensément le thème de la solitude et de la vieillesse. Plus loin, c’est la science-fiction qui domine avec « La ville sans police », mélodrame de la séparation, pour une certaine philosophie « Finie la course à la vie ».

Il faut savoir vivre et se poser les questions fondamentales, « du savoir-comment, du savoir quand, du savoir-où, du savoir pourquoi » et c’est le message de ce livre d’Hélène, derrière ces mots mêlant le réel et l’imaginaire. « Elle vécut un rêve ! Ou bien était-ce la réalité ? » C’est pourquoi il ne faut pas s’étonner que ce livre de contes se termine par le début, « La vache sur le toit » reprenant tous ses droits.

 

26 mars 2008

Catherine RÉAULT-CROSNIER