Préface du livre
« Poétiquement Vôtre
III - Poésie au jour le jour »
d’Hélène BOURLIEUX
Éditions Dugué, Vienne (Autriche), 2007, 42 pages
Après « La vie en poésie » et « Le loup », Hélène Bourlieux continue sa démarche poétique avec son recueil « Poésie au jour le jour » qui rassemble des poèmes épars abordant tous les sujets qui lui tiennent à cœur.
Tout d’abord, Hélène nous emmène sur le chemin de son errance, elle qui a le cœur partagé entre Tours où elle a vécu et où elle revient, et Vienne où elle s’est mariée et vit encore. Ainsi dans ses poèmes « Ici ou là-bas », « Retour au désert », « Le cœur serein », elle essaie de faire alliance entre la France et l’Autriche. Pourtant elle reste éternel voyageur en quête d’un oasis, d’un ailleurs à rêver :
« Partir dans le désert quarante jours et nuits (…)
Je mangerai la paix et me retrouverai. »
(Retour au désert)
Hélène ne sait plus où elle doit être, où aller : « On court sans cesse comme un chien ! » (La ville) et elle regrette son « beau Danube bleu » qu’elle voudrait retrouver dans l’au-delà (Mon pays).
Comme dans son premier recueil, la mère (L’enfant et sa mère, La vieille mère) est présente, évoquée avec tendresse, nostalgie et émotion :
« Tu es en équilibre et t’accroches aux racines
(…)
Il reste à tes enfants l’amour que tu transmis »
(La vieille mère)
Le temps passe et marque la mère qui vieillit de même que s’égrènent les saisons (L’automne). « Les feuilles mortes » rappellent les amis perdus ou morts mais avec l’espoir d’une résurrection finale :
« Et ces bourgeons au grand soleil
Sont les feuilles mortes qui s’éveillent »
(Les feuilles mortes)
Il reste toujours chez Hélène une part de rêve, de féerie, d’un regard presque enfantin comme dans « Dans le jardin public » ou « L’escargot de mon ami ». N’est-il pas bon de garder un cœur d’enfant, de savoir sourire à la vie ? Ce poème à la Prévert (dans le style de « À l’enterrement d’une feuille morte ») a beaucoup de fraîcheur et de spontanéité, deux caractéristiques régulièrement retrouvées chez Hélène.
De même, dans « L’hiver à Chatenay », l’histoire rejoint un conte comme La Belle au bois dormant et la belle se réveille à la fin du poème, pour un message d’espoir.
Chez ce poète, le rêve rejoint l’humour qui revient comme un leitmotiv parsemant ce livre d’une poussière de bonne humeur comme dans « La marchande d’amour ». La vie ne contient-elle pas un peu d’amour à semer ?
À chercher où est sa place, Hélène arrive à la genèse avec « Une femme-une sorcière » ; elle y décrit la rencontre d’Adam et Ève, avec sa verve humoristique pour réhabiliter la femme qui n’est pas celle par qui arrive le mal.
L’amour revient avec « Amour - Liberté » traité sur un ton désinvolte. L’amour est-il à vendre comme dans « A vot’bon cœur » de « La marchande d’amour » ou signe de communion comme dans « Pour Lui » ?
Hélène a aussi besoin de se ressourcer dans « Le silence » : « Entendez-vous (…) » est là comme un refrain ; la fin de ce poème est une ligne de vie :
« Pour jouir de toi, silence, je te dois écouter »
Hélène termine son livre par « Invités sur la Terre ». Elle nous fait la révérence avant de quitter la scène, en tirant son chapeau au respect qui fait partie d’elle-même. Elle nous donne ici une leçon de bienséance en nous invitant à « nous conduire en invité » sur cette belle terre qui ne demande qu’à vivre en paix et en poésie…
Tours, mardi 10 avril 2007
Catherine RÉAULT-CROSNIER
|